“Michel-Ange’’ est un film italo-russe réalisé par Andreï Kontchalovski et sorti en 2019. Il s’agit d’un film biographique sur l’artiste de la renaissance Michel-Ange. La photographie est sublime faisant parfois penser au travail de Luchino Visconti. Elle rend totalement hommage à cette période artistiquement faste. Le propos aide à réfléchir sur la condition des artistes, en l’occurrence d’un génie, dans l’Italie du 16e siècle et sur les processus de création. D’un dépouillement apparent, le film est d’une profondeur peu commune. Les acteurs sont remarquables d’authenticité, en particulier Alberto Testone qui livre là une prestation inoubliable. À découvrir !
Lina Soualem filme avec beaucoup de pudeur ses grands-parents et les questionne sur leur vie passée. Son père, le comédien Zinédine Soualem, fait partie du film.
Au détour d’une remarque du père envers sa fille (« tu leur demanderas.. ») on découvre qu’il est finalement plus facile pour la jeune femme d’engager ce travail sur la mémoire en raison du saut générationnel…
Le documentaire est poignant : il évoque d’une manière sensible les thèmes de l’exil, du déracinement, du « mythe du retour », de la transmission et du non-dit.
Lina Soualem interroge le silence et part à la recherche des origines dans un film qui reste marquant de bout en bout. Magistral.
Vous avez un besoin urgent de décompresser ? “Antoinette dans les Cévennes” est une merveille de “feel
good movie”. Cette comédie française qui se déroule dans un magnifique cadre naturel vous procurera
une immense sensation de fraîcheur et de légèreté. Dans le rôle principal, Laure Calamy crève l’écran.
Appuyez sur la touche “Lecture” et évadez-vous !
« Hospitalité » est un film japonais de Koji Fukada (2010). Il raconte l’histoire des Kobayashi, une
famille sans histoire qui exploite une petite imprimerie dans un quartier de Tokyo. Un jour, un ami de la
famille débarque. Sans que personne ne le perçoive à temps, il s’immisce progressivement dans la vie
familiale jusqu’à provoquer des situations inattendues. Cette comédie jubilatoire mélangeant les genres est
un véritable bijou de cinéma !
Si vous êtes passé à côté de ce petit bijou de cinéma, il est temps de combler cette lacune ! « La petite Venise » raconte l’histoire d’une immigrée chinoise qui, pour offrir à son fils un meilleur avenir en Europe, travaille dur loin des siens. L’organisation qui l’emploie (on ne comprend pas s’il s’agit d’un système mafieux ou plus officiel) lui a payé le voyage jusqu’en Italie pour qu’elle travaille dans des entreprises gérées par des chinois. Elle est à leur merci car elle doit rembourser une dette importante. Un énième changement va la mener jusqu’au port de Chioggia, dans la région de Venise. Le bar dans lequel elle est employée est fréquenté par des pêcheurs. La rencontre avec l’un d’entre eux va bouleverser son destin. « La petite Venise » est un film étonnant et d’un humanisme profond. Sa tonalité assez sombre est illuminée par des moments d’espoirs, avec au coeur le sujet des déracinements. Les acteurs sont étonnants (mentions particulières pour Zao Thao et Rade Zerbedzija).
Cette bande dessinée est un hommage à l’univers fantastique de Lovecraft, la préface de Philippe Druillet le souligne. Mais l’œuvre de Daria Schmitt n’en reflète pas forcément le côté obscur et torturé, plutôt l’aspect fantasmagorique, avec une touche de comédie. Le dessin est tout à fait particulier : il mélange habilement couleur et noir blanc et s’inspire de grands maîtres de l’illustration comme Gustave Doré. A découvrir car le microcosme irrationnel créé par l’autrice est très original.
"True mothers" est un film japonais réalisé par Naomi Kawase et sorti en 2020. Ce film puissant raconte l’histoire d’un couple, les Kiyokazu, qui ne peut pas avoir d’enfants et qui décide d’adopter. On suit leur parcours d’adoptant qui va jusqu’à la rencontre avec Hikari, une jeune lycéenne contrainte sous la pression de ses parents d’abandonner son fils Asato. Le couple adopte Asato, et les années passent. Un jour, une jeune femme se présente au domicile des Kiyokazu et prétend être la mère naturelle d’Asato...Ce film puissant évoque un sujet de société, et en montre toutes les facettes, sans manichéisme. Mal traité, le film aurait pu être un mélo sans nuances et gratuit. « True mothers » n’en est rien, c’est une très grande réussite et une ode à la maternité sous toutes ses formes.
Alfred Pennyworth ça vous dit quelque chose ? Faites un petit effort… oui, vous avez la bonne réponse : c’est le majordome de Batman ! Voici une série tout à fait étonnante dont le personnage principal est le fameux Alfred. Et paradoxalement, il n’est pas question de super héros. Le mélange est fameux : une pincée de James Bond, un soupçon de Chapeau melon et bottes de cuir dans un grand volume d’uchronie ! L’action se passe en effet à Londres dans des années 60 qui n’ont jamais existé : la série joue beaucoup sur cette surprenante découverte, tout en distillant quelques liens avec l’univers de Batman. Les genres sont nombreux : suspense, action, ésotérisme, humour « so british »... avec une galerie de personnages hauts en couleur. Si Pennyworth risque de moins plaire aux inconditionnels de héros aux supers pouvoirs, il suscitera l’intérêt des amateurs de séries originales et rythmées avec un ton souvent décalé !
Les saisons 1 et 2 sont à emprunter au rayon des DVD de la Médiathèque du Trente.
« La guerre tombée du ciel » est un documentaire en deux volumes consacré aux combats aériens qui se sont déroulés entre 1940 et 1945 dans le couloir Rhodanien, et notamment le Viennois.
Il est rare de lire des ouvrages sur ce sujet et de surcroît aussi bien documentés : l’iconographie est pléthorique (photos d’époque, illustrations en couleur, plans). Les sources utilisées sont très nombreuses et citées avec pertinence : cette œuvre fera date dans l’historiographie régionale. On ne peut que saluer le travail effectué par les deux co-auteurs, Nadège et Jean-François Kauffmann.
Ce film a reçu la Palme d’Or de l’édition 2021 du festival de Cannes.
Titane est une perle rare dans le cinéma français. Ce film de genre sombre et dérangeant embarque le spectateur dans une histoire troublante. Dans les rôles principaux, Agathe Rousselle et Vincent Lindon sont étonnants. Titane révèle le talent d’une réalisatrice, qui dès son deuxième long métrage, marque le monde du cinéma par son style très personnel.
Ce film est réservé à un public averti à cause de ses scènes violentes.
Un documentaire qui regorge d’anecdotes truculentes mais également un guide. Il donne des conseils pratiques pour voyager avec ses compagnons à poil, partage l’aventure de l’aménagement d’un van. Le tout est embelli par de belles photos et des dessins d’humour. Une vraie curiosité et une lecture qui donne le sourire !
Ce magnifique roman d’Alice Zeniter date déjà de 2017. Il est marquant à plus d’un titre. La narration est bien équilibrée malgré les nombreux va-et-vient entre passé et présent. Alice Zeniter évoque le sort des Harkis, une blessure profonde dans l’histoire de France. On le sent, une partie de cette histoire est autobiographique. Les personnages sont attachants. Face à leur destin et à leurs trajectoires difficiles, ils réagissent différemment. L’un d’entre eux pratique une forme de résilience qui en dit long sur le désir d’échapper au cycle du malheur. Cette note d’espoir est bienvenue dans un roman sombre mais remarquablement juste. La lecture toute en sensibilité de Zineb Triki apporte une indéniable valeur ajoutée. A découvrir absolument. Prix Goncourt des lycéens 2017.